Arabesques et turbulences 2019-2020
Vidéos et textes
Le déplacement d’un corps dans l’espace crée des tourbillons résultant de l’interaction du système avec son environnement. Ce sont ces turbulences créées par le mouvement que nous avons décidé de représenter grâce aux arabesques formées par les trajectoires du mouvement.
Au travers de cette œuvre au contenu multiple, nous avons souhaité faire un lien entre notre pratique sportive (tennis et athlétisme) et notre cursus universitaire au sein de l’Institut des Sciences du Mouvement. Celui-ci porte, en effet, le nom d’Étienne Jules Marey, un précurseur dans l’analyse du mouvement et de la chronophotographie, d’où l’idée de réaliser des chronogrammes.
L’œuvre « Mouvements » comprend quatre tableaux. Les trois chronogrammes incluent la trajectoire du mouvement de certaines articulations ; les halos lumineux colorés ajoutés ont pour fonction d’attirer le regard sur l’articulation en mouvement. Le dernier tableau représente de multiples arabesques associées à divers gestes sportifs (football, rugby, course à pied) créant ainsi une harmonie abstraite de formes. Le spectateur de ce dessin pourra par exemple imaginer un paysage ou bien essayer de reconnaitre des articulations en mouvement.
Méthodologie : Les images ont été capturées à l’aide d’une caméra GoPro 7 avec une fréquence d’acquisition de 60 Hz. Puis les courbes, représentant les trajectoires de points déterminés, ont été extraites via le logiciel Kinovea. Dans la dernière image plus abstraite, les trajectoires ont été laissées seules et placées sur un fond blanc. La création des chronogrammes a été plus complexe ; les images ont été retravaillées sur Photoshop et l’utilisation d’un calque a permis l’association des courbes de trajectoires sur l’image. Le chronogramme est un assemblage d’une dizaine d’images superposées, une image est conservée complète avec le fond puis les autres sont découpées soit en conservant l’ensemble du sportif en mouvement soit uniquement son articulation.
Les œuvres présentées sont une interprétation du thème de l’exposition ‘‘Turbulences et Arabesques ’’. Deux œuvres musicales distinctes, « Arabesque » de Claude Debussy et « Arabesque » de Coldplay transmettent leur empreinte sur un support via la technique du papier marbré. Bien que ces deux morceaux de musique aient un titre commun, leurs empreintes laissées sur le papier sont totalement différentes. En effet les vibrations propres à chaque morceau produisent une turbulence à la surface de l’eau et se traduisent par la suite de manière unique sur le papier. L’œuvre est donc composée de feuilles de papier (21 x 29,7 cm) retranscrivant à différents instants les turbulences créées par la musique. Ces feuilles sont disposées les unes à la suite des autres sur une frise horizontale de 100 x 250 cm.
L’œuvre se lit comme une partition de musique. Lors de l’exposition, des casques diffusant les deux musiques sont à disposition des personnes souhaitant se plonger dans l’œuvre et ainsi écouter la musique en suivant en parallèle les œuvres visuelles. Ainsi, cela permet de saisir au mieux la traduction visuelle de la musique.
Explication technique de papier marbré :
La technique consiste à jeter des gouttes d’encre à la surface d’une eau très claire, à les laisser se disperser en couches concentriques et à créer un léger déplacement des couleurs. En ce qui concerne cette œuvre, le déplacement des couleurs se fait grâce aux ondes des deux musiques choisies. En effet l’eau est placée sur une bâche au-dessus d’une enceinte diffusant la musique. Les ondes émanant de l’enceinte vont alors créer une vibration à la surface de l’eau et ainsi mélanger les couleurs disposées dans l’eau. Une feuille est ensuite posée sur la surface de l’eau, puis retirée et mise à sécher.
©Lachevre Mousques Rousteau. 2020
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